Pour ce tout nouvel épisode, l’équipe de programmation n’a pas lésiné sur les détails. Car tout ou presque change, ce qui n’est pas forcément pour nous arranger. Sur PC, l’interface de lancement a été entièrement revue. Aujourd’hui beaucoup plus détaillée, elle permet de choisir avec précision les options graphiques et sonores que l’on souhaite ou non activer, du niveau de détail du jeu aux filtres en passant par la qualité du son. Dommage que l’interface soit en anglais, et qu’elle reste globalement beaucoup trop complexe pour un débutant.
Le menu du jeu a lui aussi été entièrement revu on retrouve avec plaisir une interface circulaire qui rappelle la présentation choisie autrefois pour les premiers épisodes. Et l’on peut enfin, sur PC, choisir la résolution d’écran directement, ce qui évite de devoir redémarrer le jeu incessamment en cas de difficultés avec l’affichage. Le système de sauvegarde a lui aussi été aménagé : en plus des traditionnels blocs de sauvegarde, une nouvelle fonction, intitulée Quick Save a été implantée. Elle permet de sauvegarder directement, sur simple pression d’une touche, sans passer par le menu, ce qui est largement appréciable.
Avec la série des différents Tomb Raider, nous avons fini par nous habituer aux scénarios passe-partout. L’ange des ténèbres ne déroge pas vraiment à la règle. Vous l’avez compris, vous allez encore devoir sauver le monde d’un malade mégalomaniaque, avec bien sûr à la clé, un duel final. Et inutile de préciser qui va gagner et qui va perdre !
Pour faire court, notre méchant très méchant se nomme Van Eckhardt et il essaye de faire revivre une race d’anges déchus, les Nephilim, afin de créer des êtres supérieurs. A cette fin, il va s’associer avec une association d’alchimistes mafieux, la Coterie, dont les membres sont tous plus fous les uns que les autres. Comme c’est intéressant !!
Vous l’avez compris, le scénario de ce nouvel épisode ne présente vraiment rien d’exceptionnel. Il apparaît même ridicule à certains égards. A aucun moment il ne sera évoqué le sauvetage de Lara en Egypte, ce qui est particulièrement frustrant c’est à croire que les scénaristes aient zappé entièrement cet aspect de l’aventure. Il ne fait aucun doute que les prochains épisodes apporteront des éclaircissements sur le sujet, mais en attendant, le joueur impatient sera déçu.
S’il y a une chose que l’on doit retenir sur Angel of Darkness, c’est bien la métamorphose de Lara Croft. Fini le personnage insipide de deux centimètres carrés. Lara est désormais représentée en taille humaine, en d’autres termes, le personnage est beaucoup plus grand, et il occupe presque la moitié de l’écran. A cela rien d’étonnant : c’est que la belle est désormais composée de 10 fois plus de polygones qu’avant. Cette avancée technologique a permis à ses concepteurs d’approfondir le niveau de détail du personnage. En gros, Lara est encore plus belle ! Ses mouvements sont nettement plus souples, décomposés avec soins, et même avec grâce pourrait-on dire. La tresse de Lara est bien plus réaliste, et infime raffinement, les coutures de ses vêtements moulants sont même visibles. Que demander de plus ?
Au cours du jeu, l’héroïne acquerra diverses compétences, en améliorant le haut ou le bas de son corps. En d’autres termes, elle devient plus forte au fur et à mesure qu’elle accumule de l’expérience. Par exemple, elle ne pourra pas effectuer certains sauts tant qu’elle n’aura pas poussé une caisse ou détruit une serrure au préalable. Des endroits inatteignables au début du jeu deviennent accessibles grâce aux évolutions du personnage. C’est un peu ridicule, mais ça ne choque pas. Selon Eidos, ceci permettrait à chaque joueur de manipuler une Lara différente selon les compétences qu’elle aurait acquises ou non au cours du jeu. Je ne suis pas très convaincu pour ma part mais bon ;-( Disons qu’il s’agit d’une bonne idée, mais elle n’est pas vraiment très exploitée.
Sur PS-2, les mouvements sont en revanche très différents : en effet, Lara se déplace en fonction de la caméra, ce qui est très profondément déstabilisant au début, même si on s’habitue assez vite. Ainsi, si vous tirez le stick vers le bas, elle ne reculera pas mais se retournera et avancera vers la direction du stick, en l’occurrence le bas.
Enfin, on rappellera que Lara peut désormais se battre au corps à corps; voilà quelque chose que les fans réclamaient depuis très longtemps. Malheureusement, notre sylphide a beau être souple, ses ennemis sont coriaces, et elle a tout intérêt a être armée pour gagner, d’autant que la manipulation des combats à mains nues ne sont pas évidents. En fait, la plupart du temps, il faudra chercher à éviter l’affrontement, en utilisant notamment le mode discrétion, qui permet à Lara de marcher sur la pointe des pieds sans se faire remarquer.
Evidement, le nouveau moteur du jeu est le point central des innovations de cet épisode. Nous avions déjà évoqué les changements apportés à Lara, aussi nous parlerons seulement des améliorations apportées au jeu en lui-même. Vous l’avez deviné, le niveau des détails est beaucoup plus poussé qu’auparavant, les couleurs sont plus vives mais il faut dire aussi que le jeu est joué en mode 32 bits contre seulement 16 auparavant.
Les amateurs d'art apprécieront sans aucun doute le niveau du Louvre. Lara doit s’infiltrer dans le musée en déjouant les systèmes de sécurité et en évitant les gardes. A ce propos, la représentation extérieure du musée est particulièrement fidèle. Les amateurs d’Indiana Jones apprécieront en revanche les niveaux de la galerie des saisons, où notre héroïne doit traverser des tombeaux pour déjouer des pièges fondés sur les quatre éléments de la nature : un niveau inondé, un autre en flamme, un autre où Lara devra déjouer les caprices du vent et enfin un niveau très spécial où elle aura fort à faire avec les tremblements de terre et les éboulements.
Kurtis a acquis différents pouvoirs psychiques au cours de sa vie, il peut voir dans le noir, déplacer les objets à distance et visualiser certains lieux à distance. Même si Kurtis reste un personnage sombre et mystérieux, il apporte un regain d’intérêt au jeu. Pour la première fois, le joueur pourra manipuler un autre personnage que Lara dans Tomb Raider ! Mais l’apparition de Kurtis reste encore trop succincte et surtout trop tardive, il faut presque attendre la fin du jeu et finalement on est un peu déçu. Finalement, la manipulation des deux personnages est très sensiblement identique et les pouvoirs psychiques de Kurtis ne sont pas laissés à la libre disposition du joueur. Ils ne sont exploités que durant les scénes vidéos, ce qui est dommage. |
Evidemment, l’ange des ténèbres ne serait pas un Tomb Raider sans son cortége de bogues graphiques. Un certain nombre de détails graphiques choquent : la tresse de Lara qui lui rentre dans le dos, les traces de pas dans le vide, les murs qui disparaissent etc..
La gestion des armes est assez mauvaise : Lara perd ses armes au milieu du jeu, de sorte que certaines munitions ne serviront jamais. Au final, le jeu souffre, dans une certaine mesure des mêmes reproches que les épisodes précédents. En effet, le jeu semble un peu bâclé vers la fin, ce qui est dommage.
Angel of Darkness n’est pas un mauvais jeu mais ce n’est pas non plus le jeu du siècle. Le nouveau moteur a permis aux concepteurs de donner libre cours à leur imagination, si bien que Lara évolue désormais dans un univers bien plus réaliste que précédemment. Les graphismes sont superbes et la durée de vie vraiment très correcte. Malgré tout, il reste un petit goût d’inachevé que quelques patchs devraient peut-être résoudre. On regrette principalement la lourdeur du scénario et notamment le silence gardé sur le sauvetage de Lara en Egypte. On ne peut qu’espérer que le prochain épisode nous apportera quelques éléments de réponse.
Graphisme : 17/20 : Les graphismes représentent sans aucun doute LE point central des nouveautés de ce jeu et tranchent vraiment avec les productions passées : les animations sont plus fluides, les couleurs plus vives, le niveau de détail poussé à l’extrême. Bref, c’est parfait.
Scénario : 8/20 : Encore une fois, le scénario est la bête noire de TR Une histoire sans queue ni tête digne des pires fictions de série B. On se demande comment une personne mentalement stable peut pondre de pareilles inepties. Je mets 8/20 et encore je suis gentil.
Jouabilité : 13/20 : Sur PC, la jouabilité est très correcte, dans la mesure où la plupart des mouvements ont été réétudiés. Certains mouvements sont même automatiques, ce qui est un gain de temps très appréciable. Sur PS-2, en revanche, il faudra s’habituer à la nouvelle prise en main de notre héroïne, qui est certes plus souple, mais un peu surprenante au départ.
Durée de Vie : 19/20 : Les niveaux sont assez nombreux et relativement complexes. Comptez en moyenne entre 2 à 3 mois pour terminer le jeu.
Son : 15/20 : La bande sonore est de bonne qualité, même si elle n’est vraiment présente que dans les scènes vidéos. En revanche, la qualité des dialogues français est très correcte.
Moyenne : 14.5/20