Situé à l'ouest intermontagneux des Etats-Unis, l'Etat d'Idaho a mis à l’épreuve tout individu assez courageux de braver une région de glace et de feu. Les amérindiens devaient savoir obtenir de la nourriture et braver les hivers brutaux, ainsi que les feux de forêt. Au XIXème siècle, des trappeurs, des mineurs et des bûcherons cherchaient leurs fortunes dans les ressources naturelles et minières en Idaho. Et aujourd’hui, les gens passionnés par la nature et l'aventure viennent ici, soit pour éteindre les feux de forêt, soit pour étudier les poissons, soit pour gérer les plantes, soit pour surveiller les territoires accordés à l’élevage bovin...Je faisais partie de ces personnes ambitieuses et aventureuses qui cherchaient leur première opportunité de gloire à l’Ouest. Dans mon cas, j'ai eu la chance d'étudier des fleuves et évaluer le potentiel reproductif des poissons, ainsi que déterminer la population actuelle des poissons dans les différents fleuves. Même en 2016, il existait encore des endroits avec des opportunités exceptionnelles et des régions dans lesquelles c’était possible de confronter la force complète de la nature.
Le climat en Idaho est assez particulier. Il fait brutalement froid et il neige beaucoup en hiver, puis le printemps est froid et pluvieux, l’été est froid le matin, chaud l’après-midi, et sec, et enfin l’automne est froid et pluvieux. Par ailleurs, il fait plus froid dans les forêts et dans les fleuves que dans les villes, et il fait plus froid à Stanley qu’à Salmon à cause de la différence en altitude.
Quand je suis arrivée en Idaho, j’étais mal préparée pour le climat de la région. Je gelais en mai, mais avec un salaire décent saisonnier et des connaissances acquises avec le temps, l'expérience et les conseils de mes amis et collègues, j'ai réussi à m'épanouir dans le climat d'Idaho en septembre.
Les zones fluviales sont marquées par des arbustes de saule. Dans la région de Leadore, il y a des forêts de pin avec des armoises tridentées, plein de petits fleuves ainsi que beaucoup de troupeaux de boeufs. Les montagnes enneigées indiquent aussi des températures froides en mai et octobre. En plus, à Meadow Lake, un lac montagneux avec de l’eau fraîche et des températures froides en juillet, j’ai attrapé deux truites fardées. Les recherches des zones de reproduction des poissons dans des zones avec des rondins, et l’étude des populations de poissons dans des petits fleuves avec des roches glissantes dans la région de Leadore étaient particulièrement mémorables. Mes collègues ont même parcouru un passage avec une pente raide en mode 4X4, et j’avais l’impression d’être dans une montagne russe. Leadore est un endroit où j’ai vu une variété de mammifères, notamment des antilopes et des élans. J’ai aussi appris à identifier les traces des loups, qui fort probablement poursuivaient des cerfs.
Dans la région de Salmon-Cobalt, les serpents à sonnette se réfugiaient près des fleuves lors de la chaleur de l’été. Donc un randonneur doit faire gaffe pour ne pas les déranger (et ce n’était pas seulement dans la région de Salmon-Cobalt…) ! Les zones d’étude étaient soit au long de la rue 28 vers Leadore, soit au long de la rue 93 vers Challis. Dans le chemin vers Leadore, certains fleuves sont entourés de pentes raides. Vers Cobalt, c’est facile de se perdre dans les forêts de pin massives. Vers Challis, les zones rocheuses sont distinctives, la source chaude Goldbug est dans le chemin, et le paysage contient des armoises tridentées, des antilopes, des cerfs inattentifs et des mouflons d’Amérique. Le fleuve Salmon est particulièrement exposé là pour la pêche ou les activités nautiques. Près de Cobalt, il y a les traces d’une ancienne ville minière, Leesburg. J’ai aussi vu des cerfs et des wapitis en automne.
Pour les études hydrologiques et la recherche des zones de reproduction de poissons, le fleuve McKim était mémorable à traverser, entre les roches glissantes et les branches qui compliquaient le passage du fleuve.
East Fork Hayden Creek était aussi un autre fleuve inoubliable parce que certains méandres étaient profonds, même avec mes cuissardes. En outre, la rue était particulièrement rocheuse, la prudence était de rigueur. Néanmoins, c’était un fleuve avec plein de poissons.
Parmi les fleuves de la région, mon préféré est Napias Creek. En effet, c’est le seul fleuve où j’ai systématiquement attrapé des poissons ! Cependant, vu que ma voiture personnelle n’avait pas de mode 4X4, je devais prendre un trajet plus long avec des rues non goudronnées plus douces pour y arriver, à travers North Fork. La plupart du temps, il faut traverser des rues non goudronnées pour accéder aux sites de récréation, mais certaines rues sont moins goudronnées que d’autres. Beaucoup de gens ont eu de la chance attraper des poissons tout au long de Panther Creek, mais ce n’était pas mon cas. Pas loin de Napias Creek, il y a des cascades impressionnantes à parcourir, notamment lors d’une étude des populations de poissons là -bas.
North Fork a beaucoup à offrir. Grâce à un guide, j’ai eu l’occasion de monter à cheval sur le terrain à Wagonhammer Creek avant la saison de chasse. Le cheval était presque aussi âgé avec moi, il était doux, et il voulait manger à n’importe quelle occasion. Grâce à un autre guide, j’ai eu l’occasion de faire du rafting en groupe au long de la section North Fork du fleuve Salmon. Quant à la pêche, j’ai attrapé des petites truites dans la section North Fork du fleuve Salmon. Je devais traverser des pentes raides et des arbres de pin avant d’arriver à la section désirée du fleuve. Même pour le travail, j’ai dû monter des pentes raides en tenant bon aux branches dans des endroits comme Carmen Creek et Hughes Creek. En fait, les rondins, les roches glissantes et la végétation étaient des obstacles supplémentaires dans ces deux endroits lors des sessions de pêche électrique, les études hydrologiques, et la recherche des zones de reproduction des poissons.
A North Fork, il faut faire gaffe aux troupeaux de mouflons d’Amérique, des wapitis…et aux cerfs qui courent inattentivement au milieu de la rue, par crainte des loups, des chasseurs et d’autres prédateurs. Ce n’est pas un hasard que les habitants de Salmon conduisent des 4X4 dans lesquels c’est possible d’ajouter une barrière devant la voiture pour réduire les dégâts des cerfs. Le climat de North Fork (hivers froids et intenses, printemps et automnes pluvieux, étés secs (froid le matin, chaud l’après-midi)) favorise la production des myrtilles et des framboises dans les Forêts Nationales, où c'est légal d'en ramasser (ce genre d'activité serait illégal dans les Parcs Nationaux, par contre). C’est possible de récolter des myrtilles fin juillet et des framboises en août. Historiquement, North Fork est l’endroit d’anciennes mines d’or, et des traces des vies des trappeurs qui devaient bien connaître le terrain pour survivre au XIXème siècle. C’est aussi un endroit qui commémore les sacrifices des pompiers qui s’occupent des incendies de forêt. En fait, il fallait plus qu’une visite pour assurer la sûreté de la visite de Colson Creek à cause d’un incendie de forêt récent, ce qui a réduit la végétation et a déstabilisé les rives du fleuve. A un moment, lors des crues printanières, même une roche énorme n’était pas assez stable à marcher dessus!
Dans la région Lost River, j’ai eu l’expérience de nager dans le Réservoir Mackay. Quant à la pêche, un petit tour en bateau offre le maximum de chances, si le navigateur est capable de surmonter les vents dangereux. Les vents du Réservoir Mackay peuvent aussi démonter une tente si elle n’est pas assez solide. Dans les fleuves de la région Lost River, j’ai vu des individus attraper plein de poissons, mais dans mon cas, avec ma canne à pêche, j’avais du mal à distinguer un poisson d’un bout de roche ou de bois. En fait, j’ai seulement attrapé des branches et des roches. En outre, les montagnes peuvent bloquer toute communication avec les opérateurs de répartition, donc il faut savoir retourner à une autoroute majeure ou une ville pour rétablir communication.
S’il y a un trajet gravé dans ma mémoire, c’est celui vers East Pass Creek et Herd Creek. En effet, mes collègues et moi devaient traverser 3,2 km avec des passages raides et des cartables lourds pour accomplir des études hydrologiques qui déterminent le type de fleuve et le potentiel reproductif des poissons. S’il y a un trajet qui m’a poussé à mobiliser beaucoup de motivation pour parcourir le chemin, c’était celui-ci, surtout puisque j’ai sous-estimé la quantité d’eau à boire pour le passage. En plus, on a vu des élans près des fleuves, il fallait faire attention à ne pas les déranger. Les castors ont aussi construit des barrages, dont un qui a été récemment rompue par le fleuve.
A Challis-Yankee Fork, j’ai trouvé des zones de reproduction de saumon Chinook. C’était impressionnant de les voir battre leurs queues pour former le tas de roches dans le fleuve pour marquer leur endroit de reproduction. Du coup, je n’ai pas pu travailler sur certains fleuves. Les débris de bois nombreux et gigantesques associés aux incendies de forêts récents ont aussi compliqué l’accès d’un fleuve. Néanmoins, j’ai pu travailler sur d’autres fleuves, dont un fleuve en cours de restauration face à un historique minier.
Un weekend, j’ai exploré la petite ville de Stanley, où l’altitude est plus élevée qu’à Salmon, et il fait plus froid qu’à Salmon. Même si je n’ai pas attrapé de poissons, c’était chouette de découvrir le Lac Stanley dans la Forêt Nationale Sawtooth, et Valley Creek.
Par Hitsumei, le 12/09/2017