[Tomb Raider Online] - The Last Revelation

Analyse

> L'Analyse du jeu

Lara Croft est l'héroïne la plus célèbre dans le domaine du jeu vidéo. Elle paraît sur les couvertures de nombreux magazines, sur les t-shirt, les stylos, les polos, les manettes de jeu, les tapis de souris.... A la TV, elle apparaît dans des clips vidéos et même des publicités.

Une ascension fulgurante pour un simple avatar dont, finalement, nous ne connaissons rien. C'est même un personnage froid et distant qui paraît dans les trois premiers épisodes de la légendaire série, une héroïne dont la vie est provisoirement mise entre parenthèses. Au tournant du millénaire, la voici qui revient dans un ultime épisode, au tournant de sa vie. Un épisode qui vous fera patienter, jusqu'à la....Révélation finale.

Tomb Raider 3, le dernier du nom lancé sur le marché n'avait pas fait l'unanimité. Les nombreuses bogues dont souffrait le jeu, combinées à sa difficulté excessive, avaient découragé les joueurs les plus téméraires, et les insultes pleuvaient. Exploitant son succès, Eidos était cependant parvenu à le vendre en 6 Millions d'exemplaires, c'est à dire encore plus que le précédent. Il s'agissait cependant de ne plus commettre les mêmes erreurs, afin de ne pas enterrer prématurément le jeu légende de la fin du 20eme siècle.

Adrian Smith, directeur général de Core-design, le créateur du jeu avait lui-même avoué les nombreux problèmes techniques dont souffrait le jeu. Le quatrième du nom devait être véritablement exceptionnel, afin de désembourber notre jolie héroïne de l'amas d'insultes virulentes dont elle faisait l'objet.

Innovations, Innovations !

Afin d'éviter l'effet d'accoutumance provoqué par les trois premiers volets, il convenait de surprendre. Les concepteurs de La Révélation Finale ont fait preuve d'une imagination débordante pour la réalisation de cet épisode. Le menu circulaire, institué à l'effigie du Scion (TR1) et la traditionnelle introduction ont disparu.

Cette dernière est avantageusement remplacée par une caméra mobile qui nous fait visiter l'un des niveaux du jeu, niveau qui n'existe pas d'ailleurs. La musique de fond a, elle aussi changé. Si elle ne s'apparente plus vraiment à celle, devenue légendaire du premier épisode, elle est suffisamment intrigante pour nous donner envie d'en apprendre d'avantage...

Flash-back

Nous ne savons que très peu de chose de Lara, cette aventurière rebelle réchappée d'un monde de bonnes manières et de secrets. Aussi la notice nous en dit-elle plus long cette fois. Nous en apprenons plus sur l'enfance de la jeune fille, et ses relations avec ses parents. Dans nos esprits, les parents de la jeune anglaise formaient un couple insipide et maniéré, offusqué par l'attitude anarchiste de leur fille. Mais la réalité est autre. La mère de Lara est présentée comme une personne égoïste, apathique qui s'oppose foncièrement à son mari, un homme passionné, polarisé sur l'Archéologie au même titre que sa fille.

Lorsque notre aventure commence, Lara n'a que seize ans. C'est une occasion exceptionnelle de voir notre héroïne comme jamais ! Et une bonne idée de plus à mettre à l'actif de Core-Design. Au cours des deux premiers niveaux, il sera possible de jouer avec une Lara encore adolescente ! Ces deux premiers niveaux remplacent le traditionnel stage dans la maison de Lara, à la différence prés qu'ils sont obligatoires car faisant partie intégrante du scénario.

Un scénario qui se déroule au Cambodge, dans un vieux temple khmer où Lara apprend le difficile métier d'aventurière au côté de son mentor, l'Archéologue Werner Von Croy, un homme bourru mais séduit par l'intelligence de son élève. Une élève qui connaîtra le destin que l'on sait...

Concernant les néophytes, leur apprentissage n'en sera que plus facile, puisque Lara apprend ses différents mouvements en même temps que le joueur. Les habitués en profiteront pour perfectionner leur technique et essayer les différents mouvements intégrés dans ce dernier volet. On regrette cependant que les conseils dictés par Von Croy soient trop rapides et qu'il faille passer trop rapidement de l'apprentissage d'un mouvement à un autre.

Le second niveau, par exemple est un défi que l'aventurier lance à la jeune fille. Les concepteurs ont prévu à cet effet deux parcours pour cette course, dont le niveau de difficulté est gradué en fonction des performances accomplies lors du niveau précédent.

Mais le défi tourne mal. Emporté par son impatience, sa cupidité, Von Croy cherche à dérober une relique cachée quelque part, dans un temple khmer. Mais il déclenche par mégarde un piège. Lara n'a que le temps de s'enfuir, sans pouvoir apporter la moindre aide à son compagnon.

Ainsi s'achève ce stage au cœur des profondeurs de la mémoire de Lara. Probablement traumatisée par la mort abominable de celui qui fut son modèle, elle cherche peut-être, aujourd'hui à accomplir les expéditions qu'il n'a jamais pu faire. Et le défi qu'elle se lance chaque jour est toujours le même que celui que son mentor lui avait lancé : dépasser ses limites pour arriver la première...

Enigme au pays des Pharaons

L'un des principaux reproches fait à Tomb Raider III tenait à l'éparpillement d'un scénario sans réelle profondeur. Il est vrai que Lara est une archéologue, pas une hôtesse de l'air ! Pour ce qu'Eidos aime à appeler " L'ultime volet ", il était nécessaire de recentrer l'histoire. C'est chose faite avec la Révélation Finale , dont l'intégralité de l'énigme se déroulera en Egypte. Quoi de plus normal que de choisir l'un des pays dont l'histoire mythologique couvre quinze encyclopédies ? Bien entendu, Lara se déplacera au cours de ses aventures, mais elle restera concentrée autour de deux pôles principaux : Thebes, ses hyphogées et ses obélisques, et Le Caire et ses pyramides.

Ceci permet de développer un scénario plus cohérent, plus logique, enfin digne d'une production Hollywoodienne comme on peut le lire au dos de la boite de Tomb Raider 1.

Fini les scénarios Poubelles !

L'équipe de dévellopeurs s'est - enfin ! - offert les services d'un véritable scénariste. Son rôle a été d'écrire une histoire simple mais passionnante, trépidante qui tiendraient en haleine tous les fans de Tomb Raider.

Et oui ! Tomb Raider IV est enfin pourvu d'un véritable scénario avec ses surprises, ses tournants, ses flash-back... Pour ce volet, Les concepteurs ont rétabli le même ordre linéaire que TR1 et TR2. Il faut reconnaître que laisser au joueur le choix de l'ordre des niveaux n'est pas très propice au développement d'un scénario consistant... Bien au contraire, concentrer l'histoire dans un seul et même pays, selon un ordre logique a permis la mise en place d'énigmes plus logiques, qui collent d'avantage à l'atmosphère du jeu.

Mais de quoi parle t-il ce jeu ? Exploitant le filon du passage à l'an 2000, Core-Design a développé l'intrigue du tournant mythique du millénaire. Lara Croft a libéré par mégarde Seth, un démon enfermé depuis 5000 ans. Bien entendu, il veut détruire la Terre et Lara doit coûte que coûte l'arrêter. L'ensemble en fond d'énigme égyptienne, d'escalade de pyramides, de traversée de sépultures et de course poursuite à moto dans les rues obscures de la ville, tandis que Von Croy, son mentor, qui n'était pas mort cherche par tous les moyens à lui mettre des bâtons dans les roues. Une histoire qui peut paraître mièvre et convenue, mais qui colle parfaitement à l'ambiance et qui est servie par des vidéos d'un réalisme et d'une qualité exceptionnelle.

Des graphismes à couper le souffle

La réalisation du jeu est servie par 25 minutes de vidéos cinématique grand écran conçu par 5 spécialistes du FMV sous 3D MAX. Oubliez tout ce que vous savez sur la vidéo pour admirer la magnificence de l'image de synthèse haut de gamme.... Pas étonnant que le cédérom soit plein à craquer ! ! Dés les premières images, on reste bouche bée devant le réalisme de ces animations, très largement supérieur aux épisodes précédents. Malheureusement, si les vidéos sont longues et nombreuses au début du jeu, elles se raréfient au fur et à mesure de la progression jusqu'à disparaître complètement...

Concernant les graphismes du jeu en lui-même, rien de notable. Dans le domaine des effets de lumières, Tomb Raider III avait déjà utilisé toutes les innovations disponibles dans le domaine. Certes, certains effets de lumières, tels que les reflets d'eaux ou les flammes ont été retravaillés. Plus dynamiques, ils sont calculés en temps réels. Le résultat est saisissant parfois, d'autre non. Dans certains cas, les jeux de lumières, trop riches nuisent à la qualité de l'image. C'est notamment le cas du brouillard, qui selon l'expression consacrée est vraiment à " couper au couteau ". Cela est particulièrement vrai dans les niveaux souterrains et dans ceux qui se déroulent au Caire, vers la fin du jeu. Toutefois, s'il est vrai que si l'effet paraît gênant au départ, on prend très vite l'habitude. Possesseurs de 3DFX, méfiez-vous, car ces cartes ont tendance à lisser un peu trop les textures, et accentuer encore ce léger défaut.

Puisque nous parlons des textures, vous serez probablement étonné de leur diversité. Afin d'éviter l'effet de lassitude provoqué par Tomb Raider, première du nom, il convenait à Core-design de renouveler sa palette de couleurs. C'est pourquoi les graphistes se sont énormément documentés. De nouvelles textures ont été ajoutées à l'éditeur de niveaux, pour retranscrire l'atmosphère de l'Egypte.

Un soin particulier a été apporté aux scènes sous-marines. Dans les deux premiers épisodes, l'eau empruntait une couleur jaunâtre ou bleuâtre fort peu réaliste. Dans l'épisode suivant, les graphistes étaient parvenus à intégrer quelques reflets. Désormais, l'eau est véritablement transparente et les reflets qui s'en dégagent mordants de réalisme.

Tout aussi Violent, mais moins sanglant quand même...

Ah ! Il est loin le temps ou Lara Croft ne s'attaquait qu'aux chauves-souris qui s'emmêlaient dans sa longue chevelure... Dans la zone51 de Tomb Raider III, Lara massacre les gardiens d'une prison après avoir délivré tous les prisonniers... Il était temps que cette violence cesse. Lara tuera tout autant de créatures, mais chose intéressante, elles sont pour la plupart démoniaques et déjà mortes. C'est ainsi que Lara côtoiera 30 ennemis dans cette Révélation Finale. On peut les distinguer en plusieurs groupes.

Les animaux " vivants " mais dangereux : Phacochères, scorpions, chacals, chiens égyptiens, crocodiles, chauves-souris, scarabées, aigles, requins, sauterelles, alligators....
Les créatures démoniaques : Momies, squelettes, armures fantômes, pharaons, les esprits (eau, feu, air), guerriers faucons,....
Les animaux légendaires et immortels : sphinx, dragon, templiers, Ahmet...
Les sbires , personnages énigmatiques et masqués.
Les Soldats , mais uniquement au Caire.

Les ennemis sont de plus en plus nombreux et dangereux au fur et à mesure de la progression dans le jeu. Certains se métamorphosent et grossissent (scorpions, scarabées). A noter que la présence d'ennemis surnaturels s'explique par la malédiction de Seth.

Encore plus facile, encore plus dur

N'avez-vous jamais été découragé par la longueur de certains niveaux (la cité perdue de Tinos, le sanctuaire de Xian) ? C'est désormais chose révolue pour ce dernier épisode. Les Niveaux sont plus courts mais plus nombreux, puisqu'il y en a 35 en tout, contre 20 pour Tomb Raider III. Même s'il n'est plus possible de choisir l'ordre des niveaux, il est parfois possible de revenir dans le niveau précédent, c'est même obligatoire dans certaines circonstances. Ainsi les " ruines côtières ", et " Alexandrie " se présentent comme des niveaux de transition ; il faudra les quitter pour y revenir à plusieurs reprises. D'une part, le jeu est moins lassant mais de l'autre le Yo-Yo confus qu'il faut opérer entre les niveaux comme pour Le Caire par exemple est assez gênant.

L'intelligence artificielle des ennemis a également été développée, ce qui compense en partie leur relative faiblesse (ils sont nettement moins coriaces que dans les épisodes précédents)... Enfin, intelligent c'est vite dit. Les crocodiles sont capables de vous poursuivre sur la berge, les squelettes savent franchir les obstacles au même titre que vous et les sbires rouges savent parer vos coups de leur sabre bouclier. Dommage que les premiers aient une fâcheuse tendance à rester bloquer dans les murs, que les seconds soient myopes et qu'il suffise de se rapprocher des troisièmes pour qu'ils rangent leur bouclier !

Bref, La Révélation Finale n'opère pas véritablement une révolution du QI de nos ennemis. Attention, car cependant ils sont capables de vous surprendre. En effet, il est parfois difficile de les tuer car ils sont déjà morts. Le seul moyen pour se débarrasser d'eux est de viser un endroit bien particulier : le cœur, la tête, ou alors de se débrouiller pour les attirer dans un piège. Par exemple, pour se débarrasser d'un squelette, il suffit de lui assener un coup de fusil à pompe tandis qu'il fait un saut entre deux plate-formes.

Les pièges dispersés par-ci par-là n'offrent guerre d'innovations . Ils sont soit classiques (pieux, boules hérissées, lames, mitrailleuses ) soit simples (gouffres, chaînes, haches) mais certains sont quand même intéressants (sols brûlants, eau brûlante, reflets dans le miroir, jets de gaz, foudre). Dans l'ensemble ils ne sont pas très nombreux et ne présentent guère de dangers.

En revanche les énigmes en tout genre se sont multipliées . Pour trouver la sortie, il faut désormais chercher. La " Grande Bibliothèque " est à cet égard très significative mais le " temple d'Horus " l'est également. Avis aux allergiques des Mathématiques, vous risquez de péter les plombs !

Et Lara dans tout ça ?

Et bien elle est toujours aussi fatiguante ! Elle court, saute, nage, roule, mais surtout elle sait utiliser des cordes et des poteaux afin d'atteindre des lieux en hauteur. La prise en main de ces nouveaux mouvement n'est pas évidente mais on s'y fait vite si vous voulez mon avis. Et mieux vaut car Lara devra imiter Jane plus d'une fois au cours de son expédition contre les forces ténébreuses de la malédiction.

Le visage de Lara n'est plus tout à fait le même. Elle possède désormais une véritable peau, ce qui signifie un visage plus fin, plus humain, moins informatique. Même s'il faut admettre que sa nouvelle apparence ne ressemble pas vraiment à l'ancienne, on ne peut que saluer cette initiative de la part des graphistes.

En outre, si Lara est plus belle, plus agile encore que les épisodes précédents, son interactivité avec le décor a été renforcé. Elle déplace désormais des vases, des cadavres et plus seulement de simples blocs carrés. En écartant le côté morbide de la chose, on ne peut nier que ce genre d'acrobaties renforce sans aucune équivoque la difficulté et l'intérêt du jeu. En outre, Lara est capable de manipuler des objets, de les ramasser, de les utiliser, de les combiner pour donner un nouvel objet ou réunir les deux morceaux d'une seule et même pièce. Par exemple, elle peut ramasser un bout de bois par terre, l'allumer depuis un feu et s'en servir pour enflammer le plancher. Dommage que ce genre d'innovation n'ait été que rarement exploité. Lara sait également faire preuve de plus d'originalité dans ses gestes. Elle ouvre les portes d'un grand coup de pied des fois, et d'autres, elle se contente de tourner la poignée. En outre, les boutons traditionnels ont été remplacés par des manivelles vétustes.

Point important, Lara suinte après les scènes marines. En effet, des gouttes d'eau perlent de son corps pendant quelques minutes après un séjour sous l'eau. Des séjours rarissimes en fait, Lara préférant visiblement le plancher des vaches à celui des sirènes dans cet épisode.

Son arsenal a été renouvelé. Lara a jeté son lance-roquettes à la poubelle (trop encombrant), son desert eagle (inutile) et ses pistolets automatiques (tout juste bon à chatouiller les chauves-souris).

Elle n'a conservé que son lance-grenade, son fusil à pompe, ses uzis et bien sûr ses pistolets. Le premier et le second peuvent être chargés avec des cartouches différentes (chevrotines, grenades incapacitantes,..) afin de faire varier leur puissance. Deux nouvelles armes font leur apparition vers le milieu du jeu : l'Arbalète et le revolver. Ses deux armes, étonnement puissantes, présentent la particularité de pouvoir être combinées avec un objet tiers : un viseur laser par exemple. Lara dispose aussi de jumelles qui sont munies d'un zoom et d'un système d'éclairage.

Quelques regrets

A en croire les paragraphes précédents, la révélation Finale ne connaît aucun bug, aucun oubli. C'est pourtant faux. Les bogues graphiques sont restées inchangées et en outre, la version française n'a pas été traduite entièrement : deux scènes sont restées en anglais.

Le journal de Lara, censé apporter des précisions sur sa vie et aider les néophytes n'a pas été implanté. La lampe torche non plus. Certains objets, les lunettes brisées par exemple restent un point d'interrogation. Une rumeur court, comme quoi certains niveaux n'ont pas été implantés dans la version officielle. D'ailleurs, ceci est probablement fondé puisque The Times a repris un niveau inachevé afin d'en faire un niveau bonus ; en outre, un niveau encore en version alpha se cache sur le CD de la version PC.

Pour finir en beauté, nous signalerons que le jeu, s'il s'avère toujours aussi savoureux du début a la fin n'est pas égal a lui-même dans les derniers stages : absence de scènes vidéos, de scénario cohérent, etc...

La perle revient au dernier niveau : le Temple d'Horus ou les bogues ont poussé comme des champignons : Impossible d'allumer une torche, plantage des jumelles, objets qui deviennent invisibles...

Révélation : Finale ou bâclée ?

C'est à vous de voir. La révélation finale vous est livrée dans une scène vidéo de quelques secondes, sans grand intérêt. Pour être finale, cette révélation ne laissera pas un grand souvenir, d'autant que son but est difficile a saisir.

** Webmasters : Luc & Gef87 & NC - New Design 2011 : Mathieu - Integration xhtml & css2 : Luc & Gef87 **