Suite et fin de mon annexe Bonne lecture « Elle est passée où ?
- Hé bien ... si un jour Lara découvre un squelette humain dans une cr**** de dinosaure au cours de ses recherches ... on saura qui c'est ...
- Sérieusement ?
- Hélas oui.
- On ne peut plus rien faire. Maintenant elle, elle est bel et bien morte.
- Haa ...
- Bon on va devoir continuer.» Je m'approche du rebord avec méfiance et jette un regard noir à la lave. Mathieu me rejoint dans mon dos. Visiblement la lave n'aime pas mon regard, une bulle se forme à sa surface et explose, nous projetant de la lave au visage. Je fais un bond en arrière, heurtant Mathieu au passage.
« Mais tu ne peux pas faire attention ?
- Mais c'est toi qui est dans mes pattes !
- Et toi tu pourrais voir où tu recules !
- Mais je fais ce que je peux !
- Oui mais ... ooh ! ... tu as une partie de la mâchoire qui brule !
- Ha ouais ça se peut, attends j'essuie le reste de lave et c'est bon.
- Bon on y retourne ? Je pense qu'on pourrait passer par ce petit ponton là.
- Ouais, on y va.» On se rend sur le ponton et on s'y engage. Peu fier de nous, nous avançons en canard et agitant les bras, de peur de tomber, tellement le ponton est fin. Avez vous déjà vu un canard au décollage, quand il court ? Oui ? Hé bien vous avez une vision de nous deux sur ce pont. Charmant n'est-ce pas ?
Bref nous voilà sur une île avec un bureau. L'ile a un aspect de mort, des pointes acérées partout, de la lave rouge sang qui zigue-zague entre elles, des vapeurs de souffres insupportables qui s'échappent d'orifices... Je sais ce qu'il y a sur le parchemin, mais Mathieu, obéissant à sa curiosité s'y rend pour observer. Il fait le tour du bureau, une main sur celui-ci, le caressant, moi je l'observe. Il se trouve là où il devrait y avoir un siège, il se penche sur la feuille, se fait chatouiller le nez par la plume de passage à ce moment. Après avoir éternué il commence à lire ce qu'il voit se faire écrire sous ses yeux :
« Il tourne en rond dans sa cellule. Il est dégouté de ce qu'ils lui ont fait ! Pourquoi, pourquoi ne pas s'allier à lui ? Pourquoi ne pas comprendre qu'il n'est là que pour le bien ? Pourquoi l'avoir mis en prison ? Toutes ces pensées défilent dans son cerveau bouillant. Il jette un coup d'œil par les barreaux de sa cellule. Il pense à tout ce qu'il rate, tout ce qu'il pourrait faire en étant dehors. Il pense à son avenir maintenant incertain. Il espère que ses rares amis qu'il s'est fait en créant son parti continueront son combat. Un rayon de lune passe à travers les barreaux et se posent délicatement sur son petit bureau de sa cellule. Ils caressent un stylo-plume et une liasse de papier.
Le pauvre homme s'y rend, il pense à ce qu'il va continuer d'écrire ... peut-être à son échec de tentative trop brusque pour prendre le pouvoir, écrire qu'il va essayer de manière tout à fait juste et légale de se mettre à la tête de l'état, et enfin, de le sortir de la misère, de la crise économique actuelle. Il aligne toutes ses idées en place puis prend la liasse. Il passe amoureusement les doigts sur le titre qu'il a écrit sur la première page, puis sur son nom, juste en dessous : Mein Kampf, von Adolf Hitler » Mathieu se rejeta en arrière, d'un air pâle, puis au bout de quelques secondes il me dit :
« Mais s'est la bio d'Hitler !
- On peut dire que tu es observateur toi.
- Mais alors tous les autres bureaux que l'on voit ...
- Écrivent d'autres vies.
- Toutes les vies sont écrites ici ?
- Oui, toutes.
- Même les nôtres ?
- Oui, même les nôtres.
- Mais alors ... je pourrais prendre la plume, et faire mourir Hitler d'un arrêt cardiaque dans sa cellule avant qu'il ne devienne chancelier et ainsi sauver des millions de vies ?
- Essaye» A voir son visage, je devine qu'il a compris qu'il ne pourrait pas. Mais il essaye quand même. Il approche timidement la main de la plume mais le même effet que les aimants de même polarisation survient. Sa main est repoussée par une force de vecteur contraire. Mais les forces des aimants peuvent être contrées si on insiste, donc il insiste sur la plume, l'idée de sauver le monde derrière le crâne. Il parvient à la plume. Sa main vole en éclats. La plume elle, elle n'a rien et continue d'écrire d'un air anodin.
« Ma main !
- On ne peut pas changer l'Histoire, elle est écrite et s'écrit d'elle même. Aucun humain ne peut directement interférer à sa source, c'est à dire d'ici. Pour la changer il faut retourner dans le monde réel, sur Terre, et œuvrer à la modifier par d'autres moyens que la réécrire d'ici.
- Mais ma main !
- Tu es mort, tu ne vas pas avoir trop de problèmes, tiens j'ai du scotch.» Mathieu, me regarde d'un air étrange et part ramasser ses doigts. Je sors le scotch et m'approche de lui qui s'est assis sur un rocher.
« Allé maintenant on va jouer au docteur !
- Et toi tu es l'infirmière ?
- Oui moi je suis la gentille infirmière bien serviable !
- Oh oui !!
- ...
- ...
- On est grave quand même ...
- Ouais enfin quand on est seuls perdus au milieu de nul part on s'éclate comme on peut.
- Oui, bon tends moi ta main Mati.
- Fais gaffe hein ! Je veux garder une belle main !
- Bien sur ! Nan mais tu crois quoi toi ?
- Ba je sais pas ...
- Je vais pas aller abimer Mati ! » Et en discutant ainsi de choses totalement inutiles, je finis ses mains. Il les regarde d'un air critique est approuve finalement le recollage des doigts, qu'il, à sa grande surprise, peut encore bouger. Mais il sait qu'il ne peut plus véritablement les réutiliser sans détacher le scotch.
Je m'approche à nouveau du bord de l'ile. La prochaine nous est aussi reliée par un ponton mais celui-ci part du centre de notre ile, par en-dessous. Mathieu fait remarquer qu'on pourrait sauter sur le petit pont, mais après lui avoir jeté un coup d'œil, il change d'avis. Une multitude de petites stalagmites le recouvre. Il n'y a qu'un seule solution pour le franchir, j'en fait part à Mathieu.
« Suis moi.
- C'est ce que je fais depuis tout à l'heure...
- Fais comme moi.
- Heeuuu ... on est obligé de se mettre si près du bord là ?
- Oui.
- Parce que la lave juste en dessous ne m'inspire pas trop...
- Même si elle ne t'inspire pas fait comme moi.
- Ha non mais là si, comme toi, je tends un pieds au dessus du vide, je sens que finalement la lave va m'inspirer pour ensuite expirer mon cadavre à moitié cramé ...
- Tu es déjà un cadavre.
- C'est pas faux ... bon je tends mon pieds et ensuite ?
- Laisse toi tomber en avant.
- PARDON ? J'ai cru mal entendre...
- Laisse tomber.
- Alors là te laisser tomber toi et repartir OK, mais me laisser tomber moi là-dedans ... NON !
- Fais le.
- Rêve ! ... heu Lucien ? Tu es où là ?
- En dessous de toi.
- Qu'ouïs-je ? En dessous ?
- Regarde » En dessous de moi j'entends Mathieu grommeler et se mettre à genoux. Et je vois apparaitre son visage par dessus le bord. Je me mets aussi à quatre pattes et je m'approche de ce visage pétrifié de surprise. Je suis allongé, c'est assez rigolo, c'est comme si je regardais mon reflet à la surface d'un lac, sauf que mon reflet est beaucoup plus beau, a un regard ébahi et qu'il n'y a pas de surface de lac entre moi et lui.
« Coucou toi !
- Coucou sol ! Mais comment c'est possible ?
- C'est simple, la gravité a d'autres lois ici, puisque nous sommes au centre de la Terre. Nous sommes attirés par le centre de l'ile où nous nous trouvons, un peu comme dans Super Mario Galaxy ...
- Vivent les références !
- Oui c'est vrai ...
- Enfin bref donc on peut marcher partout ? C'est cool ça !
- Allé rejoins moi !
- Yep ! » Je vois le haut de son corps disparaitre, et l'entends prendre son inspiration. Sachant ce qu'il va se passer, je prends le soin de me décaler d'un pas vers la gauche. J'ai bien fait. Je vois le corps de Mathieu décrire un magnifique arc de cercle en face de moi, bras ballant, regards terrifié, puis s'étaler face contre terre.
« C'est plus dur qu'il n'y parait, n'est-ce pas !
- J'avoue ...
- Il va te falloir un certains temps pour t'y habituer, après tu verras, ce sera facile.
- Parce que je suppose que toi, tu as réussi immédiatement ?
- Bien sur !
- C'est pour cela que ton front est à moitié ouvert et sanglant ?
- Euh ... et si on continuait ?
- J'en étais sûr ... traitre.
- Il n'y a pas de vaches dans le coin...
- Pardon ?
- Non rien...
- Oui il vaut mieux oublier ce que tu viens de dire... surtout que c'est «traire»...
- Oui... » Maintenant que nous sommes à l'endroit, nous pouvons nous engager sur le pont, sans risques. De nouveau nous voilà sur une ile, mais à l'envers, nous revenons dans le bon sens en prenant soin, cette fois, de nous accroupir pour changer de côté.
« Et cette fois on est chez qui ?
- Chez les fous, pourquoi avoir créé un monde comme ça ? Non plus sérieusement, c'est à toi de savoir, c'est toi qui a farfouillé partout dans la bibliothèque.
- Il suffit d'aller lire le roman.
- Oh cette fois c'est toi qui le fait, je n'ai pas envie de retrouver des horreurs sans nom...
- Okay, bon je cite : « Il tapait cette fic en se demandant comment caser une autre blague mathieusque. Il se demandait surtout comment continuer jusqu'à l'arrivée sur l'ile principale. En plus il pensait en même temps à ce fichu chevalier Danceny sur lequel il n'avait toujours pas fait sa rédaction et le fichu poème en anglais qu'il n'avais toujours pas appris et qu'il allait devoir réciter le lendemain. »
- Ça me dit quelque chose...
- Ouais c'est la vie de mon vrai moi.
- Donc il y a le nous de la fic dirigé par le roi pourpre et le vrai nous de la vie réelle ?
- Visiblement. Et je dois vraiment être idiot d'écrire cette fic plutôt que d'apprendre mon poème.
- Oui. Alors je dois aussi être ailleurs ?
- Surement.
- Et pour atteindre l'ile principale, il va falloir sauter et on atterrira en dessous cette fois non ?
- Je pense... oh attends ... « Il se réjouis à l'idée de ce qu'il va faire subir à son personnage durant la chute et la blague mathieusque (copyright déposé) qu'il va mettre » ... Mais je suis un sado-mazo !
- Visiblement.
- J'hésite à sauter subitement...
- Comme c'est étrange... Bon moi j'y vais. » Et Mathieu passe par dessus bord. Je m'approche, craintif, du bord de l'ile. En dessous, en face de moi, se trouve le dessous de l'ile principale, gigantesque, et entre les deux, de la lave. Je recule, prends une profonde inspiration, cours et saute.
« Tu es vraiment ridicule en agitant pieds et mains comme ça, Lucien ... » Je remercie mentalement Mathieu pour ce précieux soutient mental. En entrant en contact avec la surface rocheuse, ma main se tranche net dans la longueur, sur un caillou.
« Pas grave, tu as du scotch.
- Ça ne marchera pas...
- Mais je voulais être l'infirmière cette fois ci !
- Non, la blessure est trop grande, ça cèdera tout de suite.
- Pas grave ! On a que à les mettre en contact et avec un fer chaud, bruler pour favoriser la cicatrisation et cautériser !
- Non, mes chairs sont mortes, ça va les cramer.
- Bon bah si tu veux pas cautériser tu resteras cutterisé alors.
- Mon dieu... c'était ça la blague que le vrai moi a imaginé...
- Tu n'as pas un max d'imagination. Et pourquoi faire dire ça à moi ?
- Je ne sais pas. » Je me relève et on se met en marche vers le bord pour changer de sens. On constate que le bord est hérissé de pointes. Je fais remarquer qu'on pourrait sauter au dessus, et avec la gravité détraquée, retomber de l'autre côté. Mais la suprême intelligence de Mathieu lui fait dire qu'on ne sait pas jusqu'où vont les pointes de l'autre côté... Que ferions nous sans lui... On se balade donc sur le dessous de l'ile. Tout le bord est comme ça. Mathieu me montre une colonne au loin.
«Nous n'avons qu'à nous jeter dessus, la gravité nous fera tenir dessus, et nous serions parallèles à l'ile. Libre à nous ensuite de voir où sauter. » Quel Mati quand même ! Nous faisons donc ce qu'il a dit. Je saute en premier, m'étale sur la colonne comme George de la jungle... finalement je ne m'habituerai jamais à cette gravité customisée. Je me relève et observe Mathieu qui réfléchit. Ensuite tout se passe très vite. Il prend son élan, bondit sur la colonne, les pieds en avant, pose les mains au sol en atterrissant, pousse un grand coup sur ses jambe pour bondir en arrière et fait une mini roulade dans les airs pour se retourner. Le voilà sur l'ile, debout et fier de lui. Il se retourne pour me faire signe de venir. Je saute, vise mal, et lui tombe dessus. Allongés tous les deux l'un sur l'autre.
« Ça te dérangerait de te pousser là, Lucien ?
- Heu... non, non.
- Hé bien fait le alors...
- Heu... oui » Je me relève honteusement, en me demandant ce qu'il pouvait être en train de s'écrire sur mon papier de vie. Mathieu aussi se relève et ne semble pas vouloir faire de remarques. Il avance vers le centre de l'ile. Elle est conique. Au sommet on voit le dossier d'un siège, surement le trône du roi. Il dégage une lueur pourpre et noire, mouvante. En montant, je ramasse un bout de parchemin qui traine.
«La porte de la morgue était grande ouverte. Des chapes d'odeurs nauséabondes en sortaient. Une seule lampe de bureau y était allumée. GagOo ne se sentait pas à l'aise. Quelque chose clochait. Plus aucun bruits ne venaient.
Une porte claqua. Puis une autre. Et encore une autre. Celles qui fermaient les emplacements des cadavres. GagOo dirigea la lampe de bureau vers l'un des espaces ouverts, et vit une main noire en sortir. « LEROY !! » Ils coururent vers la sortie. Mais une fois Leroy sorti, la porte se referma sur GagOo. Leroy essaya de rouvrir la porte. Mais à travers la vitre, il pu voir une des mains prendre le visage de GagOo et la tirer en arrière.
Il se mit à courir. Il y avait une autre issue possible. La salle des artéfacts. C'était là où se trouvait la plus grosse bouche d'aération.
Il descendit les escaliers. Et sur le sol du niveau -6, il les vit. Les membres morts... Pinou, MickaelB, Amélie, Selkie, et tant d'autres. Posés sur le sol dans des postures de poupées désarticulées. Il sentit quelque chose lui attraper le mollet. C'était la main de Kihaa.
Ils se levèrent tous. Leroy se savait perdu. Tandis que Selkie allait lui mordre l'arrière du crane, il sombra à son tour au pays des pommes. » Je laisse tomber la feuille, bouche-bée, nous n'avions pas prévu ça avec Teslo... pourtant nous savions presque tout... Je cours avertir Mathieu, qui fait une tête encore pire que la mienne. Nous atteignons enfin le sommet, en nous serrant de peur l'un contre l'autre, pensant à tous les autres qui venaient de mourir... et il n'y a pas pire moyen que de le découvrir sur un bout de papier qui traine par terre. On arrive derrière le siège. Nous faisons le tour, chacun de notre côté. Nous nous retrouvons en face du Roi Pourpre. Je savais déjà qui c'était, je n'étais pas surpris. Mathieu en revanche... face à la masse de cheveux pourpres...
«Mais c'est encore lui !
- Qui ça lui ?
- Ho mais tu sais bien... N'Aurel !
- Ou la cuisse ?
- Personnellement je préfère la cuisse à l'aile.
- Moi aussi, ou les blancs.
- Oui les blancs sont mieux... mais ce n'est pas vraiment le sujet de discussion !
- J'avoue, mais il fallait absolument que je la case, cette phrase !
- Non mais j'halustring ! Mais il est combien de personnes ?
- Ce n'est pas vraiment Aurélien.
- Comment ça ?
- C'est l'Auteur. Celui qui nous manipule tous.
- Il écrit l'Histoire ?
- Oui, les plumes sont ses sujets, nous ses jouets.
- Et maintenant ton plan ?
- Il se met en marche.
- Comment ça ?
- Ils arrivent.
- Qui ça ?
- Les autres. Teslo sait que je suis là, je lui ai envoyé nos coordonnées, nous ne pouvions pas trouver cette endroit avant. Il fallait que l'un de nous deux y arrive par un moyen ou un autre pour envoyer les coordonnées à l'autre. Et ainsi attirer tout le monde ici... enfin tout le monde... les survivants...
- Mais tous sont morts !
- Non.
- A part Lara, oui...
- Non, même elle elle va... enfin... il y a encore une survivante, mais vous semblez l'avoir tous oublié.
- Qui ça ? » Et pendant ce temps, l'Auteur écrit tranquillement, face à nous, comme si de rien n'était. L'Histoire coule du bureau, déposée sur un rouleau de parchemin, comme une rivière, qui s'étend entre nous deux. La lave commençait à se faire plus active et virulente au dessus et en dessous de nous.
« Lara, va arriver, mais regarde ça.
- Quoi ça ?
- Cette partie du parchemin. Ici.
- D'accords » Il se penche et commence à lire :
« Eugénie était cachée dans un des petits recoins des bouches d'aération qu'elle avait découverte. Elle était terrifiée. Elle savait que tout finirait par mal tourner. Ses genoux tremblaient sous sa mignonne petite robe violette. Elle avait peur. Elle devenait presque folle. Elle ne souhaitait qu'une chose, que Lara arrive, que quelqu'un vienne la sauver. Que quelqu'un la sorte d'ici, que quelqu'un retrouve la ballerine qu'elle avait perdue en courant se cacher. Que quelqu'un l'aide à sauver son chéri, elle était sure qu'il n'avait pu mourir. Mais pour le sauver, il fallait qu'elle se sauve elle-même avant. Elle repoussa timidement la grille de la bouche d'aération. Passa la tête, entendit un gémissement suivit d'un souffle rauque. Elle ferma délicatement la grille pour ne pas se faire repérer et observa, terrorisée, le cadavre de GagOo passer dans le couloir. La peau à moitié arrachée, le cœur apparent, encore battant et fumant, un œil pendant d'une orbite au bout de son nerf optique. Elle n'en pouvait plus. Il fallait qu'on vienne la sortir de là. Elle fondit en larmes, découragée, seule dans le courant d'air glacé de l'aération.»« Eugénie a survécu ?
- Bien sur, puisque c'est écrit.
- Tu le savais ?
- Je savais qu'elle viendrait, mais pas qu'elle serait la survivante d'un massacre monstrueux.
- Et on ne peut aller voir le Roi pour tout changer nous même ? » Il va vers le Roi, mais la répulsion est encore plus puissante que celle des plumes, on ne peut même pas s'approcher à moins de cinq mètres du bureau. Des éclairs fusent de toutes parts quand Mathieu essaye de forcer le passage, de toutes les forces dont il est capable.
« On fait quoi alors ?
- Nous attendons.
- On attends ?
- Oui.
- C'est tout ?
- Notre rôle est terminé ici, c'est au vivant de prendre le relais.
- Mais... pourquoi m'avoir fait venir ici ?
- Je ne pouvais me résoudre à te voir mourir définitivement, même si je savais que tu finirais par revivre forcément.
- Oh.... je me sens un peu mal à l'aise là...
- Hum....
- Ouais bah... voilà quoi....
- Tu veux une sucette ?
- Pardon ?
- J'ai des sucettes à l'anis.
- Tu peux répéter... lentement...
- J'ai... des... sucettes... à... l'anis...
- Tu te fous de moi là ?
- Non, j'avais fait des réserves avant de mourir, j'en ai dans mon pantalon.
- Tu crois vraiment que je vais te...
- Pas de pensées déplacées si il te plait... regarde, j'ai une sucette de sucre d'orge aromatisée à l'anis.
- Ooooh... ouais pourquoi pas, passes en une.
- Tiens. » Et nous voilà tous deux, assis sur une pierre, à sucer des sucreries, comme des enfants, au milieu des flots d'écritures lâchés par le Roi Pourpre, juste derrière nous, à attendre l'arrivée des autres. La Terre commençait à trembler fortement, il devait se passer des choses horribles à la surface... mais nous, nous étions en dehors de ça, au centre, avec nos sucettes, à attendre comme des enfants sages.