J'ai essayé de faire court
Interview de Lara Croft.
Nous somme le 23 Février 1997. La célèbre Lara Croft est toute juste rentrée d’une expédition. Elle a ramené un objet ancien d’une valeur inestimable. Un objet que la communauté scientifique pensait, soit inexistant, soit perdu à jamais. Miss Croft avait rapporté le Scion. Un objet en trois parties, prouvant l’existence de civilisations antérieures aux humains, et prouvant aussi que l’Atlantide à existée.
De retour de son voyage Miss Croft fût aussitôt assailli de journalistes désireux de connaître son récit de l’aventure. Elle décida de n’accorder qu’une seule interview. Je fus l’élu. Il faut dire qu’après une première interview lors de la sortie de son premier récit, sur le yéti, nous avons toujours gardés contact. J’aime son style de vie, et je crois qu’elle m’aime bien également. Plus d’une fois, elle me donnait quelques infos sur ses prochaines aventures.
Et c’est avant-hier, que j’ai reçu un e-mail de sa part :
« Bonjour Jérôme.
Comme tu dois le savoir (on dirait d’ailleurs que la Terre entière le sait), je suis de retour au manoir. Et aussitôt, mon jardin ne voit plus pousser que des journalistes et autres paparazzis en tout genre.
Je ne fais confiance à aucun journaliste. Excepté un seul.
Alors, si l’envie t’en prend, tu peux venir vendredi, j’aurais quelques anecdotes à te raconter.
Et je ne comprends pas tout cet engouement. Il ne s’agit que de banales histoires de cavernes, de leviers, de découvertes majeures sur les fondements de l’humanité, d’animaux, de civilisations perdues, et de statues.
Rien de transcendant.
Amicalement, Lara Croft XXXXX »
Aussitôt l’e-mail lu, j’ai consulté mon agenda. La page de vendredi était prise par quelques rendez-vous. Malencontreusement, cette page se retrouva aussitôt dans ma poubelle.
Le vendredi matin, à quatorze heures tapantes, je me trouvais devant la porte de Lady Croft. En quelques secondes, je suis devenu l’homme le plus hais des journalistes d’Angleterre, qui attendaient encore devant le portail de la propriété.
J’allais sonner quand une voix féminine résonna dans un hall :
« Entre Jérôme. »
En entrant, je vis Lara assise sur l’escalier gauche menant à l’étage. Elle était vêtue d’un pantalon noir orné d’une boucle de ceinture dorée avec pour motif un crâne humain, et d’un t-shirt gris. Elle avait ses cheveux en queue de cheval, elle aimait cette coiffure simple quand elle était au manoir. Je me suis avancé vers elle, montant l’escalier marche après marche.
« Bonjour Lara. Pourquoi es-tu assise ic… ? » Ma question fût interrompue lorsque, pour m’assoir à ses cotés, je me suis retourné et ai vu à travers les grandes vitres de la façade, le parterre de journalistes qui attendaient devant les grilles.
« Je crois que tu vas devenir plus célèbre que moi Jérôme, a-t-elle ajoutée avec un sourire en fixant les journalistes. Winston montait les escaliers, apportant deux tasses sur son plateau. Tu bois toujours du thé à la framboise ?
-Euh...oui toujours. Merci Winston. »
Nous prîmes nos tasses, elle se tourna vers moi, et dit avec un grand sourire :
« Alors ? Que veux-tu savoir ? »
Je sortis un magnétophone que j’ai posé sur une marche derrière nous.
« Eh bien, pour commencer, qu’est-ce qui t’as poussé à aller chercher cette antiquité ?
-Comme tu le sais sans doute, c’est la compagnie Natla Industries qui m’a contactée pour aller chercher ce bibelot. Ils me proposaient de l’argent mais comme tu le sais, je fais ça pour le sport. J’ai tout de même accepté d’aller le chercher uniquement si je pouvais ensuite le donner à un musée une fois qu’ils l’auraient étudié. C’était sans compter sur le reste de leurs plans qui visaient à m’éliminer une fois l’objet trouvé, pour pouvoir l’utiliser comme arme. »
Je suis resté pendant quelques secondes bouche bée.
« Je ne me lasse pas de voir la tête que tu fais à chaque début de mes histoires Jérôme. C’est un réel plaisir, ajouta-t-elle en buvant une gorgée de thé.
-Ils ont cherchés à t’éliminer ?
-Oui. Écoute un peu voyons.
-Et finalement, le Scion est aujourd’hui en ta possession ?
-Oui, prêt à être expédié au musée le plus proche.
-Quels pays as-tu traversé cette fois-ci ?
-Tout d’abord, le Pérou, pays magnifique, tout cette neige, ces falaises à-pics, et son histoire. Mais dés l’entrée du temple, creusé à même dans la roche, mon sherpa est décédé, attaqué par des loups. Je me suis fais un devoir lors de mon départ du Pérou, de le ramener auprès de sa famille. Ensuite, je suis allé en Grèce, j’ai enchainé avec l’Egypte, et pour finir, l’Atlantide.
-Le continent perdu.
-Il n’est pas perdu pour tout le monde je dirais.
-As-tu fais des découvertes importantes hormis le Scion ?
-Eh bien je peux te dire que si tu vas au Pérou, il y a de fortes chances que tu trouves des dinosaures intacts. Ils étaient vivants lorsque je suis arrivée, mais à mon départ, ils n’avaient guère plus de vie qu’une pierre. C’est malheureux mais ces animaux ont la fâcheuse tendance à ne pas aimer les visites impromptues et ont un appétit énorme. Alors si les scientifiques veulent les étudier, je leur conseille de vite foncer au Pérou, sinon ils ne vont pas trouver beaucoup plus que ce qu’ils trouvent dans leurs sites de fouilles.
-Et en Grèce, qu’as-tu trouvée ?
-J’ai trouvé que les bâtisseurs de temples étaient trop attachés aux légendes. Atlas, Neptune, Damoclès et Thor ne sont pas des légendes de tout repos.
-Thor ? En Grèce ? Mais c’est un dieu scandinave !
-Oui. Une nouvelle énigme à résoudre pour nos chers scientifiques. Il n’y a pas à dire, ils vont être très occupés je pense. Et les boursiers aussi, quand ils vont savoir que la main de Midas existe aussi. Pour résoudre une énigme, j’ai du changer en or trois barres de plomb. De l’or à volonté, cela va les rendre fous.
Elle regarde les journalistes et leur adressa un petit geste amical de la main.
-J’aime les titiller un peu.
-Et en Egypte ? Que s’est-il passé ?
-Eh bien, deux événements forts désagréables. Le premier est que les momies ne restent pas figées assez longtemps à mon goût. Et le deuxième est que c’est à la sortie de l’Egypte que Miss Natla et ses sbires ont cherchés à m’éliminer. Ils m’ont dérobés le Scion et mes armes, et comme je ne leur étais plus utile, Natla à ordonné qu’ils me tuent. J’ai juste eu le temps de sauter dans la rivière en contrebas. Sans ça, je ne serais pas là pour te parler. Ensuite, j’ai pu enfourcher ma moto garée non loin, et les suivre. Je suis monté incognito sur leur yacht, et je les ai suivis dans l’Atlantide.
-En parlant d’Atlantide, où se situe-t-elle ?
-Je ne saurais retrouver l’île qui sert d’entrée. Elle à explosée quand je suis parti. Alors je dirais que si les scientifiques ont relevés des secousses sismiques au milieu de l’Atlantique le mois dernier, il y a de grandes chances que l’Atlantide soit dessous.
-Tu sais que l’on te reproche déjà de nombreuses choses. Tu étais déjà qualifiée de pilleuse de tombe, et encore plus aujourd’hui, après avoir détruit la tombe de Qualopec.
-Je n’ai pas détruit le tombeau de Qualopec. J’ai ramassé le premier morceau du Scion sur son socle, et c’est alors que le tombeau à commencé à trembler et à s’écrouler. J’en suis sortie in-extrémis…accueillie à la sortie par un des sbires de Natla, Larson.
-Et que s’est-il passé ?
-Il voulait me voler le morceau de Scion que je venais de trouvé. Nous avons tout de même trouvé un accord, plutôt assommant pour lui d’ailleurs, mais les Texans ont la tête dure. Et puis il y a eu un autre acolyte de Natla aussi. Que j’ai rencontré en Grèce. Un français. »
Un « clic » attira notre attention. Il s’agissait de la cassette du magnétophone qui été arrivée à sa fin. Sans nous en rendre compte, cela faisait une heure que nous parlions.
« -Je suis désolé Lara, je ne pensais pas que cela durerait aussi longtemps. Je n’ai pas apporté d’autres cassettes…comme journaliste, on fait mieux…
-Ce n’est pas grave. Je vois que tu as ton appareil photo. Suis-moi, je vais te faire un cadeau. »
Lara se leva et se dirigea vers un renfoncement dans le mur de droite. Je l’ai alors suivie. Nos tasses restant dans les escaliers. Je la vis actionner un petit levier, et une porte s’ouvrit alors de l’autre coté du hall.
« Tu vas voir Jérôme ce que tout le monde veut voir, et que personne n’a encore vu. »
Il n’en fallait pas plus pour exciter ma curiosité. Nous nous sommes dirigés vers la pièce ouverte. A l’intérieur, Lara me montra quelque chose du doigt.
Il s’agissait du Scion, qui était là, posé devant mes yeux.
« Et voilà Jérôme, c’est mon cadeau pour le seul journaliste que j’apprécie ». Lara me fit un clin d’œil.
Je me suis empressé de prendre en photo le Scion sous toutes les coutures possibles.
Lara m’a raccompagné jusqu’au portail. Les journalistes épiaient tous nos mouvements. A quelques mètres de la grille. Lara me fit la bise, et je crois que jamais dans le monde, une bise n’a autant été prise en photo.
« Reviens quand tu veux Jérôme, tu es toujours le bienvenu.
-Au revoir Lara. »
Aussitôt les grilles franchies, je suis entouré par les journalistes qui voulaient tous savoir ce que Lara avait bien pu me dire. Je me suis retourné et j’ai vu Lara qui regardait la scène, amusée.