J'ai fait soft, dans l'élégance et les bonnes manières royales, typiquement anglais, tout le fair-play britisch, quoi.
EXPOSITION :
Images : Lara court dans un couloir décoré de fresques égyptiennes.
Le plafond s'effondre.
Elle disparaît sous une avalanche de blocs de pierres, en poussant des jurons.
Lara se réveille en sursaut dans son lit.
— Quel cauchemar ! Qu'est-ce que je pouvais bien faire en Égypte dans le temple de Seth ?
Wilson, le majordome, se pointe avec le plateau du petit dej.
— Mademoiselle a bien dormi ?
En voyant la nuisette décolletée, Wilson commence à trembler.
Pensées de Lara : Faudra que je m'en débarrasse, il devient complètement gaga.
Images : Lara au volant de l'Aston Martin de James Bond sur l'autoroute. Le toit s'ouvre. Le siège à ressort éjecte Wilson dans les airs. Vol plané et atterrissage sur l'asphalte. Il termine écrabouillé sous les 18 roues d'un semi-remorque de 15 tonnes.
— Oups, je me suis trompée de bouton, ce ne sont pas les essuie-glaces. Ça fait rien, de toute façon il pleut pas.
Images : Lara en treillis dans le parcours du combattant. Elle décharge ses deux guns sur Wilson, qui la suivait avec son plateau. Il s'écroule, criblé de balles. Un coup de rangeo dans le plateau. Pendant qu'il valdingue en l'air, Lara le troue de plusieurs balles.
— Wilson, enfin, voyons, vous n'avez pas mis votre gilet pare-balles pour l'exercice ?
Wilson, dans un dernier souffle :
— Mademoiselle ne m'avait pas prévenu.
Images : Lara allongée en bikini dans une chaise longue sous un arbre du verger, en train de lire "La petite maison dans la prairie", les larmes aux yeux. Dans la chambre froide, Wilson tambourine faiblement avec ses poings contre la porte fermée, le corps à moitié givré, des glaçons dans les narines.
— Wilson, vous pourriez m'apporter un Coca bien frais, s'il vous plait ? Merci.
Lara bondit hors du lit.
— Remballez le plateau, j'ai pas le temps.
Elle se dirige d'un pas énergique vers la salle de bain. Retire sa nuisette et la jette sur le carrelage.
Devant le spectacle, les globes oculaires exorbités, les sclérotiques striées de veinules, la bave au dentier, Wilson s'écroule sur le sol, la tête dans le bacon et les biscottes beurrées.
Après sa douche, Lara sort de la salle de bain, une serviette nouée autour d'elle, enjambe Wilson, va s'asseoir sur le bord du lit, décroche le téléphone et compose un numéro.
— Allo, les pompes funèbres ? Ce serait pour un enterrement, quelque chose de classique...
Wilson râle.
— Non, annulez, je vous rappellerai.
Lara raccroche le téléphone, se lève, se baisse pour prendre une biscotte beurrée sur le plateau, croque dedans avec délicatesse en la tenant du bout des doigts, enjambe de nouveau le majordome, et lui lance avant d'ouvrir la porte du placard :
— A propos, Wilson, vous seriez gentil de me rendre la petite culotte et le soutien-gorge que vous m'avez empruntés. C'est un ensemble Dior, et j'y tiens particulièrement. Merci.
Lara s'habille et ressort en minirobe décolletée et bottes à semelles compensées.
Le majordome s'est relevé. Il tient le plateau.
— Une dernière chose, Wilson, évitez de picoler pendant le service, ça fait mauvais genre.
Elle reprend une biscottes beurrées, croque dedans, et quitte la chambre en rouldinguant des hanches.
Les sourcils en V satanique, des crocs de vampire au dentier, de la fumée sortant de ses oreilles, Wilson crache :
— Vengeance ! Vengeance ! Vengeance !
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