Chapitre 4
Si TRO, n'avait qu'un seul défaut, c'était celui d'isoler les membres résidents au QG. Bien sûr ils connaissaient des gens en dehors, bien sûr ils avaient leurs familles, enfin certains, mais une fois entrer dans ce lieux, ils acceptaient implicitement de lui donner leur vie. D'être à jamais des membres de TRO, avant d'être pères, mères, enfants, amis, amants... C'était une chose dure à accepter. Perdre tout lien avec l'extérieur pour vivre dans une sorte de communauté étrange, dont la vie serait indescriptible en quelque mot. Ils n'étaient pas vraiment heureux. Comme beaucoup d'autre gens, ils savaient qu'il leur manquait l'essentiel. Certains cherchaient à le trouver, d'autre à oublier. Personne n'y arrive. La seule chose qui peut leur donner un semblant de bonheur c'est les sourires qu'ils arrachent à la tristesse, les habitudes qui se perpétuent, les conversations où toute forme de bon sens est interdit, les quelques fêtes qu'ils organisent, si noires, si brillantes. Tout ce qu'ils leur permet de se perdre, et ainsi donc de se trouver. Qu'est-ce qui les a poussés à ce refus de vivre comme tout le monde ? A vivre en reclus, dans un souterrain, dans des vieilles ruines... Aucun d'entre eux ne pourraient le dire. Certains disent que c'est leur raison de vivre, d'autre que c'est un choix qu'on leur a proposé et qu'ils ont accepter sans réfléchir. Mais le plus étrange, c'est qu'aucun ne regrette, ni ses parents, ni ses amants, ni ses amis, ni ses enfants. Cela avais causé quelques tourments. Des sortes de relation filières s'étaient créer au fil du temps, ou des amitiés très profondes, voir des haines qui les brulaient encore plus. Bref. Aucun membre de TRO ne saurait dire ce qu'était sa vie. Elle était. C'est tout. C'est ce qu'ils se disaient face à la complexité de certaines de leur pensés, face à la certitude de la semblance de leur bonheur. Quelque fois ils leurs vient même à l'esprit, qu'ils ne seraient pas réels. Étrange idée vous ne trouvez pas ?
Eugénie aimait beaucoup lire. Elle dévorait absolument tout les romans qui lui plaisaient. Surtout les thrillers, elle aimait Grangé. Souvent elle avait voulu écrire. Mais sa formation de scientifique l'en avait dissuadé. Elle se contenté de lire. Ce jour là encore, elle avait dévoré presque tout son roman. Dans le lit qu'elle partage avec Lucien, encore à la bibliothèque pour l'heure, elle était enivrée. Plus que quelque page et elle saurait. Saurait ce passe dans l'île du... Mais, il lui a semblé entendre un bruit, des pas discrets. Lucien reviendrait-il déjà de la bibliothèque ? Tant pis. Elle lirait la fin demain. Elle s'enfonça plus dans la chaleur de la couette. De tout façon, elle sentait déjà le sommeil l'empêcher de penser convenablement. Elle ferma les yeux. Elle entendit la porte de la chambre s'ouvrir. Les pieds de son fiancé trainant sur le sol, comme si il croyait qu'elle n'allait pas l'entendre. " - Je sais que tu ne dors pas. - Oh. Sa ne va pas tarder de toute façon. " Elle s'enfonça encore plus. Quelques instant avant qu'elle ne sombre, elle senti le corps de Lucien à coté d'elle. Il avait garder l'habitude de dormir nu. Au début, cela l'avait gênée, mais maintenant qu'elle avait l'habitude, il pouvait dormir comme il voulait.
Le lendemain, Lucien se réveilla exceptionnellement à une heure normale, ni trop tôt, ni trop tard. Avant de rejoindre Eugénie, il avait croisé Mathieu dans le couloir. Il lui avait dit qu'il avait quelque chose à chercher. Il n'avait pas eu le temps de lui expliquer. Il le ferais à la réunion des modérateurs d'aujourd'hui. Il lui restait encore deux heures pour se préparer. Il ne saurait pas expliquer pourquoi, mais cette réunion le stressait au plus haut point. Il avait l'impression que si il n'arrivait pas à convaincre les modérateurs, il louperait quelque chose de très important.
Quand Toutatis arriva au self, la première chose qu'il remarqua était l'absence de Nathalie. Elle qui était toujours là quelques minutes avant lui, sa l'étonnait. Il se demanda un instant si il ne ferait pas mieux d'aller la chercher. Mais il ne le fit pas. D'abord il prendrait un café et mangerais un des croissants de LoveLara. Nathalie ne devait pas être loin.
En effet elle n'était pas loin. Elle était simplement restée dans sa chambre. On lui avait livré un bouquet. Un très beau bouquet. Un bouquet de Lys. Des Lys d'une étrange couleur. Des Lys rouges.
Ce fut Heyfa qui passa la première la porte de la salle de réunion. Elle y allait toujours une heure avant tout le monde afin de pouvoir se reposer un peu mentalement. Tout le monde savait qu'elle faisait parti des membres qui avaient le plus de mal à supporter cet enfermement constant. Surtout à cause de Skiouros et des fugues de ce dernier. Elle aimait écouter la musique d'Amanda Palmer. Pour elle, cette femme était extraordinaire. Skiouros, lui, préféra filer à l'anglaise.
Le temps passa bien vite. Nathalie dut se préparé en une demie heure et directement partir dans la salle de réunion, Heyfa du stopper en catastrophe son lecteur MP3, Lucien ferma la marche des modérateurs. C'est lui qui ferma la porte de la salle de réunion derrière lui.
Commença alors ce qui fut le déclenchement de cette histoire.
_________________ If you could rewrite our life any way that you please, Would you tear out the pages of our memories?
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