L’ÉVEIL DU MASQUE DE SANG ENQUÊTE SUR UN ÉGORGEUR
CHAPITRE POST-PROLOGUE : LE NOUVEAU CRIME DE JACK L’ÉGORGEUR
20 Décembre 2010
La pluie tombait avec violence sur TRO-City. Les nuages gris dominaient le ciel depuis un mois. Il faisait extrêmement froid et Julie CoolGrisou le remarqua lorsqu’elle sortit de l’Université de journalisme. Elle venait d’avoir un cours éprouvant dans lequel son professeur l’avait réprimandé pour son manque d’audace. Si elle souhaitait un jour entrer dans les murs du plus prestigieux journal de la ville TROPotin Magazine, elle devait écrire des articles sensationnels, ce genre d’exercices exigés par son professeur. Elle venait de rendre un article sur la prostitution canine et elle s’en était sortie avec un E+, une des pires notes qu’elle ait eu dans toute sa vie. Elle venait de s’entretenir avec son professeur qui lui avait ordonné de se rattraper à son dernier devoir au risque d’être recalée. Elle avait honte d’avoir rendu un devoir aussi mauvais et elle était déterminée à réussir. Les chiens prostitués n’étaient pas un sujet à sensation. Elle devait enquêter sur les affaires qui faisaient les gros titres ! C’était son plan !
Elle s’approcha d’un kiosque à journaux, tenu par un certain Tristan Maniactiti, qui était d’ailleurs un très bon informateur, à la recherche d’un sujet. - Hello, Julie. - Salut ! répondit-elle. Il y a quoi comme nouvelles ces derniers temps ? - Et bien, nous avons toujours les histoires du H5N1, annonça Tristan. Des poulets ont été abattus hier afin d’éviter la propagation de la maladie. - Pauvres flics, soupira Julie. Je me demande pourquoi ils font autant de trafics de poules… Et les volailles contaminées ? - Elles sont en hôpital spécialisé pour se faire soigner, rien de bien intéressant, en somme. J’ai aussi des nouvelles sur Denis la Malice. Il semblerait que monsieur Martin en ait eu marre de ses conneries. Il a violé le gamin et l’a jeté dans une fosse avant de l’enterrer, informa Tristan. - Trop commun ! répliqua Julie. Il va encore plaider la folie, c’est ce qu’a fait Casimir la dernière fois. Non, je veux une affaire tellement énorme qui fasse que même la police patauge dans la choucroute ! - Il y a bien l’explosion de l’usine de charcuterie allemande mais la choucroute a été nettoyée avant l’arrivée des flics. - Bon, alors quoi d’autre ? s’impatienta Julie. Tristan lui tendit le TROPotin de la journée. Le gros titre était assez intriguant :
UNE TRUIE TUÉE À LA TRONÇONNEUSE : LA SPA PORTE PLAINTE Par AURÉLIEN HOMARD NEILÉRUA Stagiaire de l’Université de Journalisme
- Et alors ? s’étonna Julie. Ce n’est pas la première fois qu’on tue les cochons de façon barbare ! On fait ça dans tous les abattoirs ! - Sauf que ça, c’est la version officielle, diffusée par la police pour éviter toute fuite. Mais tu sais que je suis généralement bien informé et j’ai souvent des informations intéressantes. Julie eut un sourire révélant son intérêt et fit glisser un billet de 500 € discrètement sur le plan de travail du kiosque. Mais Tristan fit mine de ne pas être intéressé. Exaspérée par cette cupidité, elle sortit de son sac un jeu complet de Monopoly et le lui tendit. L’informateur eut un sourire qui monta jusqu’aux oreilles en rangeant le jeu de société dans un placard. - Donc, mon ami Smithy Smithanson est flic et il était sur place. La truie en question était Eugénie, de nom de famille Eugénie, une morue qui était avec toi à l’Université. Ils ont réussis à faire passer aux yeux des journalistes que le cadavre était celui d’un porc. - C’est pertinent. La ressemblance entre Eugénie et les cochons est plus que frappante. - Ces vêtements étaient arrachés, ils pensent à un viol. - Un psychopathe zoophile ? - On parle d’Eugénie, pas des porcs ! - Ah ben oui, c’est vrai ! - Et il y a eu un double meurtre dans la maison du docteur Winnie : ses enfants ont été éventrés au poignard, annonça également Tristan. - La police en dit quoi ? - Que c’est sans rapport mais les meurtres ont été faits à quelques mètres d’intervalle donc je pense que la police dit des conneries. Le docteur Winnie a indiqué qu’il voulait confier la surveillance de ses enfants à son meilleur ami Porcinet mais que ce dernier n’ayant jamais répondu, il a été obligé de trouver un sosie pour être rassuré. - C’est assez dégradant pour monsieur Porcinet ! déclara Julie choquée. Et je dois aller chez le docteur Winnie pour enquêter ? - Oui, mais la police est sur les lieux donc tu ne pourras pas passer. Sauf que j’ai pensé à toi ! - C'est-à-dire ? demanda Julie, intriguée. - J’ai demandé à Smithy de te faire une fausse plaque de police pour que tu puisses passer sans problème. - Ok, je te la prends. - Ça sera une bataille-navale ou rien ! Légèrement irritée par ces requêtes, Julie sortit un jeu de bataille-navale de son sac et le tendit à Tristan, qui lui donna en échange sa plaque, révélant sa nouvelle identité : - Irina Vadko ? s’étonna t-elle. Tu crois que l’anagramme de Vodka n’est pas visible ? - L’inspecteur O’GroCalibr boit beaucoup, il t’acceptera comme ça !
La voiture de Julie arriva devant la scène de crime. La police faisait un mur pour empêcher quiconque de passer. L’apprentie journaliste sortit de son véhicule et se dirigea vers un des agents en uniforme qui s’avança vers elle. - Mademoiselle, je regrette mais l’accès est interdit ! annonça t-il. - Je suis de la police, dit-elle en sortant sa plaque. Irina Vadko, je veux voir l’inspecteur O’GroCalibr. - Très bien. Je vous y accompagne. Ils avancèrent tandis que l’agent engageait la conversation : - Vous avez une très belle voiture, mademoiselle Vadko. J’aime beaucoup la peinture rouge. - Oh, ma voiture est beige à la base mais je n’ai pas pu résister, il fallait que je fonce dans ce bœuf qui traversait la route ! - Je vois. - Monsieur, pourquoi construisez-vous un mur devant la scène de crime ? Le mur de brique rouge avait attiré son attention dès le moment où elle était arrivée sur place. - C’est un ordre de l’inspecteur O’GroCalibr. Il nous a demandé de faire un mur pour protéger la scène de crime des regards curieux des journalistes en quête de détails sanguinolents. - Il ne parlait pas dans le sens stratégique du terme ? - Vous pouvez vous mêler de votre c** ? s’énerva l’agent avant de se calmer et de pointer un doigt en direction d’un homme vêtu d’un imperméable beige. Tenez, voici l’inspecteur O’GroCalibr ! L’inspecteur O’GroCalibr était un homme grand et qui regardait la scène avec un professionnalisme épatant. Il n’avait aucune émotion et dictait quelque chose à son adjoint. - N’oubliez pas Miller, je veux des œufs et du lait ! C’est très important ! - Oui, inspecteur, répondit l’agent Miller avant de filer vers sa voiture, tandis qu’O’GroCalibr se tournait vers les arrivants avec un grand sourire. - Je dictais mes courses à mon adjoint, l’agent Miller. Qui êtes-vous ? demanda t-il à l’adresse de Julie. - Irina Vadko, policière de la ville de Rome. - Ça s’entend à votre accent Germano-Russe. En vérité, Julie avait un accent Hispano-Québécois mais elle ne releva pas l’erreur. - Quel drôle de nom ! s’étonna l’inspecteur, amusé. C’est d’origine Suisse, n’est-ce pas ? - Non, Scandinave ! rectifia Julie. Ma mère était Ivoirienne et mon père Palestinien. - Quelle belle famille nordique ! Et bien, bienvenue dans l’équipe, mademoiselle Vodka ! - Vadko, rectifia une nouvelle fois Julie. - Oui, sans importance. C’est une véritable boucherie que nous avons ici : une certaine Eugénie de l’Université de journalisme. Une très jolie fille à la base mais elle a eu un accident qui lui dégradé le visage. Elle a fait de la chirurgie esthétique mais ça a loupé et elle est devenue en quelque sorte porcine. Ça l’a rendue folle et elle a fini par boire, se droguer et grossir. Elle avait une surcharge pondérale. - Vous connaissiez cette fille ? - Intérieurement, je la connaissais très bien. - Elle vous confiait ses problèmes ? - Pas exactement, j’ai couché six, sept fois avec elle avant sa surcharge pondérale. De ce fait, je la connaissais intérieurement. Elle ne méritait pas une telle mort, annonça O’GroCalibr en versant une larme. Elle était généreuse. Elle avait le cœur gros. - Justifiant ses 170 kilos ? interrogea Julie. - Moquez vous si ça vous chante, cela n’empêche qu’elle avait le cœur sur la main ! - Oui mais d’après ce que je comprends elle avait aussi le cerveau dans ses pieds ! O’GroCalibr n’était plus du tout amusé. Il se tourna vers Julie en s’écriant : - Mais qui êtes vous ? Reporter pour un quelconque canard merdeux ? - Non, le Nice-Matin dit assez de connerie comme ça, pas besoin d’en rajouter une couche ici ! rétorqua Julie. Monsieur O’GroCalibr, je mène une enquête. Si vous voulez que je vous épaule efficacement, je dois connaître tout sur la victime. - Et bien, sexuellement, c’était une déesse, annonça t-il avec nostalgie. À ce moment précis, Julie se dit que cette enquête s’annonçait longue, très longue.
Le corps était affreusement affreux à voir. La gorge d’Eugénie était tranchée et il semblait manquer un morceau du cou. - Le meurtre a été fait à la tronçonneuse. Comme vous voyez le sang n’a pas coulé trop longtemps, la preuve que le cœur s’est arrêté très vite. Julie eut mal au cœur mais elle devait ne pas tourner de l’œil. Elle s’empara de son appareil photo professionnel et prit plusieurs clichés sous différents angles. - Elle a donc été égorgée ? demanda Julie. - Oui. Assez surprenant, n’est-ce pas ? Avec une tronçonneuse, je m’attendais personnellement à quelque chose de plus… éventré. - Le corps a-t-il été violé ? - Mademoiselle Vodka, je ne me livre à plus à du tel sadisme depuis mes 15 ans ! s’exclama l’inspecteur. - Pas par vous, par le tueur ! soupira Julie. - Non. D’ailleurs cela n’explique pas le fait qu’elle soit toute nue ! Julie n’avait aucun indice et son article demandait une enquête élaborée qui se basait sur des preuves. - On n’a rien trouvé près du corps ? demanda t-elle. - Si, un message de l’assassin ! déclara O’GroCalibr. - Et vous aviez l’intention de me le dire quand ? - Une fois que les gens de la crypto auront finis de le décoder ! - Un message codé ? s’étonna Julie en relevant la tête du corps d’Eugénie. Comme dans les thrillers ? - C’est encore plus complexe que ça ! Les messages des tueurs de films ou de livres sont faciles à déchiffrer. Ce message là est carrément illisible ! Un véritable casse-tête ! Il demanda à un de ces hommes qu’on lui apporte une copie du message et ce fut celui qui avait accueillit Julie qui lui apporta une copie. La jeune étudiante s’en empara et inspecta les écritures. - Vous voyez, ma chère Vodka, que ce message est totalement indéchiffrable. La pluie ne l’a pas arrangé, on a trouvé la feuille de papier à côté du corps. Julie l’inspecta en tournant et en retournant la feuille, en l’inspectant le plus longtemps possible avant de déclarer : - Je comprends pourquoi vous n’arrivez pas à le décoder, ce message ! - Vraiment ? ricana O’GroCalibr, apparemment peu convaincu qu’elle ait pu déchiffrer le message. - Oui, c’est simple comme tout ! En fait, vous l’avez lu à l’envers ! - À l’envers ? s’étonna l’inspecteur en ouvrant de grands yeux. - Tout juste. Et en le mettant à l’endroit, vous avez le message du tueur ! - Vodka, vous êtes une savante ! annonça O’GroCalibr en la regardant avec admiration. L’apprentie journaliste était ravie d’avoir trouvé un indice dans son enquête et s’intéressa au message laissé par le psychopathe :
Devant vos yeux naïfs et crédules vous découvrez le retour de l’égorgeur. L’assassin au masque de sang est revenu pour se venger et accomplir sa mission inachevée. Craignez la lame de l’égorgeur.
Les deux dernières lettres étaient quasiment effacée à cause de la pluie qui avait coulée dessus mais Julie distingua tour de même un A majuscule. - C’est macabre ! annonça t-elle. Mais l’inspecteur O’Grocalibr avait autre chose en tête : - Ma foi, ça m’a l’air d’être du Jack tout craché ! Il cracha un bon coup dans la bouche d’Eugénie avant de reprendre : - Vous connaissez Jack l’Égorgeur, bien évidemment ? - Non. C’est un boucher ? - Presque, c’est un tueur. Il a commis d’affreux meurtres il y a dix ans et il signait toujours ses crimes parce genre de messages. - Et je suppose que vous ne l’avez jamais capturé ? en conclut Julie. - Bien sûr que si, voyons ! Répliqua O’GroCalibr. Il en était à sa 68ème victime et s’attaquait à la suivante ! Il allait atteindre l’orgasme avec ce nombre ! - Et comment l’avez vous eu ? demanda Julie en prenant le temps de mémoriser chaque information pour être sûre de ne rien oublier pour son article. - Rien de plus facile : je l’ai eu en garant ma voiture. - Vous avez écrasé Jack ? s’étonna Julie. - Enfin, non ! J’ai écrasé le type qui lui livrait ses couvertures ! annonça t-il comme si c’était une évidence. - Il avait donc un complice dans l’affaire. - Ce type avait un registre sur lui de ses meilleurs clients : il livrait des draps et des couettes en plume de vaches pour certaines personnes qui avaient le luxe de se payer des choses de luxe. Et en sonnant à la porte du Docteur Anderson, j’ai reconnu la cicatrice que j’ai laissée au coin de l’œil à Jack. Alors, je me suis emparé d’un gode et je l’ai poursuivit ! Le gode était devenu l’arme la plus utilisée par la police : elle permettait de frapper violemment la personne visée à tous les endroits possibles jusqu’au trou ultime, celui qui immobilisait par la douleur. Malheureusement pour eux, la plupart des bandits homosexuels s’étaient enfuis avec. - Donc ce A à la fin du message, c’est l’initiale de Anderson ? demanda Julie. - C’est encore plus précis que ça, expliqua O’GroCalibr. Il y a deux A dans la signature : Anthony Anderson. C’est notre homme : ce crime est signé Jack ! - Et où se trouve Anderson, maintenant ? - À l’asile de TRO-City ! Depuis sa cellule, il a écrit une dizaine de romans sur sa vie, un livre pornographique et une centaine de livres de cuisines. L’un d’eux est d’ailleurs mon livre de chevet ! Il sortit d’une sacoche un gros livre sur laquelle on pouvait voir un homme de la quarantaine, encore bien conservé, totalement nu, couché sur le ventre sur une sorte de lit aux draps de soie rose bonbon. La tête tournée vers le lecteur, il affichait un sourire pervers tandis qu’un gâteau au chocolat était posé sur son dos. En grosses lettres d’or était inscrit sur la couverture :
LES PATISSERIES DE LA CUISINE COQUINE Par le Docteur Anthony ‘Jack l’Égorgeur’ Anderson
Julie inspecta la couverture et regarda en détail le visage de l’Égorgeur : il était dans un sens très effrayant même sans avoir eu connaissance des crimes qu’il avait commis. Mais le plus attractif pour la jeune femme c’était les fesses de cet homme. Si elle les avait eues devant elle, elle les aurait bouffées depuis longtemps. Un homme séduisant. - Votre avis sur l’affaire, miss Vodka ? demanda l’inspecteur. - C’est un meurtre. Je pense que nous avons affaire à un imitateur sachant copier. Anthony Anderson n’est pas le tueur ! C’est quelqu’un d’autre ! Je suis certaine que si on fait un tour à l’asile, Jack l’Égorgeur sera toujours là bas ! - Bon, nous allons vérifier ça ! s’exclama O’GroCalibr tandis que l’agent Miller, son assistant, revenait, chargés de sacs de courses. MILLER ! Aboya t-il à ce dernier une fois qu’il fut suffisamment proche de lui pour pouvoir lui parler. Lâchez les courses ! On part à l’asile ! L’agent Miller lâcha brutalement les sacs de courses, brisant les œufs contre l’herbe trempée par l’averse, visiblement fou de joie. - Vous m’accordez enfin ma retraite en maison de repos ? - Abruti ! s’énerva l’inspecteur qui s’était reçu le mélange lait et œufs sur les chaussures. La prochaine fois que vous aurez l’idée de me faire une omelette, essayez de la faire dans une poêle et au sec, du gland ! - Il n’a fait qu’obéir à vos ordres ! fit remarquer Julie. - Mais je… Laissez tomber ! - C’est déjà fait ! s’exclama joyeusement Miller.
Julie attendait dans la salle d’attente de l’asile de TRO-City. Elle était au téléphone avec un de ses collègues de la fac, avec qui elle préparait son projet final, le dénommé Lucien Teslo. - Tu es sûr que c’est une bonne piste ? Demanda Lucien. - Je t’avoue que je n’en sais rien, répondit Julie. J’ai flairé pendant un bon quart d’heure le sol de l’asile afin d’y trouver une odeur similaire à celle de la scène de crime. La pluie semble avoir nettoyé toutes les traces ! - Et l’inspecteur O’GroCalibr se doute de ta véritable identité ? - Absolument pas ! répondit Julie, visiblement satisfaite. Il me fait confiance et m’a même amené à l’asile. Par contre, il est actuellement en pleine discussion avec la directrice de l’établissement depuis une bonne demi-heure et je ne sais toujours pas si nous tenons une bonne piste ! À cet instant précis, il y eut un rugissement de plaisir dans le bureau de la directrice, juste en face, tandis qu’une voix féminine hurlait : - OH OUUUUUUUUUI ! HENRY, TU ES EN GRANDE FORME ! - OUI, JE SUIS UN MARTEAU-PIQUEUR ! Hurla O’GroCalibr. - C’était quoi ça ? s’étonna Lucien. - Rien de grave, répondit Julie tandis qu’elle voyait à travers la porte translucide l’inspecteur O’GroCalibr et la directrice dans des postures compromettantes. Il y a juste un chantier en construction juste à côté ! Je te rappelle ! Elle coupa la communication et se servit de l’appareil photo intégré de son portable pour prendre plusieurs clichés, juste au cas où. Quelques minutes plus tard, l’inspecteur O’GroCalibr sortit du bureau, tout sourire, accompagné de la directrice de l’asile. - Henry ! Tu m’as totalement retournée ! dit-elle sans faire attention à Julie. Et apparemment, leur cerveau avait aussi été retourné car, en se rhabillant en quatrième vitesse, ils s’étaient trompés de vêtements. L’inspecteur était ainsi habillé d’un tailleur noir au chemisier blanc et aux bottes noires à talons qui rendaient Julie jalouse de ne pas avoir les mêmes et la directrice était habillée de son long imperméable beige. - Bon, nous pouvons partir ! annonça O’GroCalibr sans se changer et en prenant Julie par le bras.
La voiture conduite par l’agent Miller repartait vers la ville, roulant sur la route trempée, une cascade d’eau coulant sur le pare-brise. Les essuie-glaces ne servaient pas à grand-chose mais permettait une vision plus claire. Julie était installée à l’arrière, tandis qu’O’GroCalibr faisait un résumé de son entretien. - La directrice est formelle ! Anderson n’est pas sorti de sa cellule et il était bien là au moment du meurtre ! Vous aviez raison, Irina, c’est bien un copiteur ! - Copieur, rectifia Miller. - Ta gueule et regarde la route ! rétorqua sèchement l’inspecteur. Il y eut un assez moment de silence. Puis Miller poussa une exclamation de joie et s’écria : - Regardez, Henry ! Une vache au milieu de la route ! Dites, je peux lui foncer dedans, s’il vous plait ? - Bah, d’accord mais faites vite ! annonça O’GroCalibr. - YAHOO ! s’écria Miller en écrasant l’accélérateur. - Il faut un rien pour l’amuser ! s’amusa Henry O’GroCalibr en se tournant vers Julie. Il y eut une secousse, suivit d’un MEUH ! atroce puis un liquide rouge se répandit sur le pare-brise. Les essuie-glaces nettoyèrent le sang et les tripes tandis que Miller explosa d’un rire sadique qui fit froid dans le dos de Julie. Et si cette preuve de cruauté était l’œuvre d’un tueur en série ?
_________________ The whole concept of celebrity pisses me off. While I'm not a celebrity, it's such a weird concept that society has cooked up for us. Astronauts and teachers are much more amazing than actors.
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